Je continue (doucement) la mise en manches des lames de Vinh. Celle que je vous présente aujourd'hui à, en réalité, été forgée au Vietnam par Ong Kin à l'attention d'un amateur de belles lames et des jolies images (un certain Coutographe...).
La lame était à monter sur soie, c'est à dire qu'elle se prolonge d'un tige qui s'encastre dans un manche, le plus souvent en bois. Il s'agit ici d'une soie haute, directement dans le prolongement du dos de la lame (et non centrée). J'arrête la technique magistrale pour vous parler de mon travail sur le manche. J'ai choisi du buis et je suis vraiment emballé par cette essence, solide, dense et très légère, douce en main, avec de belles nervures révélées à l'huile de lin.
Mais je me suis imposé trois contraintes :
- faire "à l'ancienne", à la main, sans electromécanique (ou presque), ni colle epoxy. Respecter cette lame brute, rayée, griffée en réalisant un manche à la finition solide, presque usée par un temps imaginaire. Un couteau fait pour servir en toutes circonstances. Connaissant le raffinement dont fait preuve le futur propriétaire sur son blog, le pari est osé... Le manche est monté à chaud et riveté avec une tige d'acier matée au marteau boule.
- ensuite, j'ai imaginé tout de suite une garde, en acier brossé. Pour un simple raison de sécurité (sur un couteau sans ricasso pour arrêter les doigts) mais aussi une esthétique en accord avec cette soie haute. La garde a été fixée en force à chaud, avec une légère brasure à l'étain pour la "finition".
- enfin, ne pouvant trancher entre un manche rond et un manche rectangulaire, j'ai mélangé les deux, au départ rectangle comme la garde pour finir arrondi à l'autre extrémité. En main, la prise est ferme, la main ne glisse pas, un vrai utilitaire !
J'attends avec impatience vos commentaires, sur un couteau fait aujourd'hui... ou il y 100 ans, je ne sais plus en le regardant...
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