Je vous présente le Vi-Kin, premier du nom, car il y en aura d'autres...beaucoup d'autres.
Pourquoi? Eh bien tout simplement car c'est enfin l'aboutissement de plusieurs mois de forge, durant lesquels j'ai forgé environ 80 lames (sans compter les outils, haches, couteaux à beurre et objets divers) , sans toutefois jamais oser m'attaquer enfin au vrai, au traditionnel, à celui que j'ai "appris" à faire avec Ong Kin durant cinq mois à raison de 3 à 5 couteaux par jour....
Ces fameuses lames rectangulaires, avec une très légère courbure du tranchant, un manche roulé "haut", et un poids variant entre 200g et 1kg selon l'utilisation.
Et puis, c'est un pied de nez à la coutellerie moderne (qui ne m'intéresse pas, au cas ou vous ne l'auriez pas remarqué), un rappel de ce que c'est que la notion "brut de forge"). Cette forme de lame a traversé des siècles entiers en Chine, puis au Vietnam...Elle est d'une efficacité redoutable par sa largeur, qui permet de tenir ce couteau avec l'index et le pouce directement sur les côtés de la lame.
"Un savoir-faire qui risque de disparaître. Il utilise des aciers de récupération tels que lame de ressort, le geste est précis, il fabrique des outils, des bêches, des haches, des sabres, des couteaux.... Un autre forgeron utilise une méthode plus complexe : l'acier est roulé derrière la lame et le manche entre dans un tube".
...
si la tradition se perd, c'est la faute à qui? !... et en france, y'a cinquante ans, on savait faire des manches roulés. Je sais, j'en ai trouvé sur les brocantes (manches d'outils) ! on savait forger de l'acier de récupération qu'on coupait au burin .... Rappelez vous les couteaux qu'on a forgé avec Ong Kin, avec des rails de chemin de fer, des têtes d'obus de la guerre, des lames de scie circulaire, des ... tout, en fait!
Bon voilà, j'vais me faire des ennemis, mais comme ça, c'est dit :)
J'ai eu une chance incroyable qu'Ong Kin me transmette une infime partie de son savoir, et je crois que ce serait une erreur de "trop" dévier de mes origines et de ce pays.
De toute façon, quand j'étais au vietnam je l'avais dit à Ong Kin : "quand je repartirai en france, j'essayerai de faire des petits couteaux "jolis", mais ce qui m'intéresse, c'est de perpétuer la tradition du Vietnam".
On croit, à tort, que dans certains pays, les connaissances dans tels ou tels domaines sont "plus rustiques" que "chez nous".
Alors allez dire ça à Ong Kin, qui sait faire des sabres en sandwich et des lames en damas, de façon traditionnelle, damas qu'il ne révèle pas car "on s'en fiche, on sait qu'on l'a fait, les gens n'ont pas besoin de le voir". J'adore !
Et quand je retournerai au vietnam, que je ramenerai des couteaux dans mes baggages pour les offrir à ma famille de là-bas, ce seront des couteaux "traditionnels" vietnamiens, car rien ne leur fera plus plaisir! Ces couteaux sont faits pour servir, s'aiguiser, s'user jusqu'à dépasser la ligne de trempe, les ramener chez un forgeron qui les retapera... Le plus vieux couteau qu'on ait réparé, avait 26 ans!
Celui-là est à vendre, et d'autres suivront dès que j'aurai un peu de temps entre les sessions de labo...
Le manche n'est pas définitif, il sera choisi en fonction de ce que vous souhaitez.
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