Le forgeron, une espèce solitaire mais solidaire

Alors voilà, maintenant que je vous ai annoncé la nouvelle du déménagement et de l'emménagement, il est temps d'enfin pouvoir clarifier officiellement la situation . Je ne voulais pas vous en parler avant que cela soit "sûr". (même si, 2013 nous l'a prouvé, on n'est jamais sûr de rien et surtout pas des gens).

 Petit résumé, pour ceux qui sont arrivés sur le blog en cours de route.
Je ne connaissais pas "Kromagnon". Il m'a contacté un jour, du fond de son alsace lointaine (700km quand même), parce qu'il cherchait des infos sur la forge de lames de ressort.
Comme les autres stagiaires, c'est toujours la surprise le premier jour, car eux connaissent "tout" de moi pour avoir exploré en long, en large, en travers et en épaisseur, les 300 messages de mon blog. Moi, par contre, ne connais rien d'eux, même pas leur tête!

Et quelle tête ! et quelle carrure... je me suis senti tout petit, ce jour là (et les suivants).

D'ailleurs, même quand on a forgé ses pinces, on a du les faire plus longues que la normale.

Puis en fait, très vite, on a réalisé que malgré nos différences de taille, on avait beaucoup de ressemblances

et que sous son air grognon, Kromagnon est en fait sympa (sauf avec le métal)

On l'a vu, dans ce métier encore plus que dans les autres, on peut très vite se faire poignarder dans le dos.

Il faut donc être prudent.

Puis, au bout d'une semaine de stage, Kromagnon est reparti, content, bricoler son atelier en Alsace, décimer les forêts avec sa nouvelle machette, et manger du munster.

Il était juste un plus chargé qu'à l'aller, et sa veste orange était juste un peu plus noire.





La lozère lui manquait déjà.

D'ailleurs, la semaine suivante, je recevais un colis, avec, soigneusement emballé, une bombe à retardement : un munster au lait cru. Fallait oser, mais le personnage n'a peur de rien.

Deux semaines plus tard, plus ou moins au moment où on m'a annoncé qu'il fallait que je quitte l'atelier, je l'appelais, pour un projet que je mijotais un peu : et pourquoi pas, au lieu de "galérer" chacun de son côté, faire un atelier "commun" ??

Deux farfelus dans le même atelier?! Kromagnon n'a pas hésité longtemps !

De fil en aiguille, de coups de fil en coups de marteaux, le projet a commencé à germer, et à peine 4 semaines après avoir quitté la lozère, Kromagnon débarquait de nouveau, break chargé à bloc, avec toutes ses caisses à outils mais aussi des objets divers tels que forge à gaz, bloc de pierre à polir coupé dans la nature, fromages qui puent...

aussi à l'aise avec un poste à souder qu'une disqueuse, capable de bricoler une forge à charbon avec un ventilateur de sèche mains ou une ventilation de forge à gaz avec une hotte aspirante de cuisine, Kromagnon pourra compenser mon aversion pour les machines.

Alors concrètement, ça change quoi?
Pour vous, absolument rien, si ce n'est que vous avez maintenant un deuxieme blog dans vos favoris :
http://kromagnonevolution.blogspot.fr/
et donc encore plus de lecture et d'humour !

En fait, le projet est simple :
1) soit on se tape dessus au bout d'une semaine
2) soit ça se passe bien, et chacun tape l'enclume de son côté dans notre atelier commun (il y aura deux enclumes, deux tas, deux forges à charbon et deux forges à gaz!)

Dans l'absolu, rien ne change pour vous : je continue à faire vos commandes, vos couteaux et outils sur mesure, ainsi que les stages de forge, taillanderie et de coutellerie.
En revanche, je pourrai maintenant, grâce à l'aide de Kromagnon, accepter des commandes particulières telles que gros outils, gros Vi-Kin, outils à oeillets, etc.
Parallèlement, il va pouvoir dans un premier temps perfectionner les bases de martelage à deux ou quatre mains, et progresser (à vitesse grand V, j'en suis sûr), et pourra ensuite faire ses propres commandes. Et nous espérons bien faire les marchés d'été ensemble.

Bref, en gros, on va pouvoir de nouveau forger pour de vrai, dès que l'atelier sera en place, et en étant à deux on devrait être plus efficaces ;)