Le Banc à tout faire ! étau, établi, griffe à jambon...

Cette semaine j'ai pris 4 jours de vacances en pays catalan, au soleil, à ne rien faire !

Enfin je suis quand même revenu le coffre chargé de trésors : broussins (souches) de bruyère, divers bois secs (cerisier, micocoulier, cyprès, eucalyptus) pour diverses utilisations, et surtout....un banc que Bruno m'a fabriqué en deux temps trois mouvements !

Ben oui parce que moi je ne suis pas bricoleur pour un sou..impossible de scier une planche droite (ou pire, en diagonale) ou de planter un clou ! Véridique !

Voilà donc comment fabriquer un banc-étau vietnamien (apparemment on trouve des variantes dans certaines régions francaises, avec quelques modifications mais le principe reste le même). Au vietnam je m'en servais tout le temps pour travailler le bois, mais on s'en servait aussi pour faire des émoutures à la lime, ou bien même aiguiser des haches, scier du bois...

Je vous laisse découvrir le principe et l'intéret de ce banc à tout faire....

On a acheté une planche de 4,5cm d'épaisseur, et des chevrons de 8.
Je ne suis pas fort en calcul ni en logique de montage, c'est Bruno qui a tout fait !

 L'occasion de tester le ciseau à bois "asymétrique" que j'avais forgé avec Ong Kin exprès pour Bruno.

Lame extra large, ultra efficace.
Quand au manche roulé, son efficacité n'est plus à démontrer.

 Et voilà, quelques coups de scie et une bonne utilisation de la fausse équerre, et le banc est fini ! bravo ! mais moi je ne saurai pas le refaire.

Un très beau morceau de cerisier sec.

On a gravé nos noms pour les archéologues.

Pour les souches de bruyère, c'est cotton à déterrer ! Parait que c'est pour ça que les catalan sont ancrés dans leur terre...

Bref, retour à barre,

et là, c'est mon affaire ! Donc j'ai tout de suite forgé un arceau (dans un vieux burin allongé ...) pour faire la partie étau.

Il le fallait légèrement courbé, sur la partie haute, comme sur les soies tournées vers l'intérieur.
Ensuite, je les ai enfoncées à travers la planche, et martelées par le dessous.

a l'origine je comptais souder une plaque par dessous, mais ca a l'air de bien tenir comme ça, alors on verra après.

Le principe est simple. On met une planche longue et souple sous l'arceau, et on bloque l'outil à tenir, entre cette planche et l'arceau. La planche, elle, est maintenue tout simplement grâce à sa souplesse et a un morceau de bois rectangulaire que l'on déplace le long de la planche. voir photos suivantes.

voilà vu de côté. La planche tient uniquement grace au rectangle de bois amovible.

On peut mettre ce rectangle en biais ou perpendiculaire, peu importe. On le deplace selon l'épaisseur et la longueur de l'objet à tenir.
Ca tient vraiment très fort, dans n'importe quel sens, et avec n'importe quel objet.

On peut meme tenir un couteau sur la tranche, pour faire un guillochage.

Ou bien bloquer une pierre à aiguiser, pour faire une émouture ou un aiguisage à la main.

On peut avancer ou reculer la planche, et s'asseoir indifféremment de l'un ou de l'autre côté du banc.

Pour bosser avec une plane, une gouge, des ciseaux à bois et même une scie, c'est parfait.

comme disait Ong Kin, c'est plus efficace qu'un étau standard, car il n'y a rien a tourner ou desserrer ! on enleve le rectangle, on met l'objet, et clac c'est serré !

Vous seriez étonnés de la "force" de cet étau de conception ultra simple.

On peut mettre des objets épais, tel qu'un jambon. Il suffit de deplacer le rectangle en bout de planche (ou de prendre un rectangle moins haut)

et de s'asseoir de l'autre côté.

Mais en fait il y a mieux ! pour le jambon, même pas besoin de planche. Il se cale tout seul !
Genial cet outil...j'en revais depuis mon retour du vietnam, mais ne sachant pas faire de banc, je ne pouvais pas le faire tout seul !
pour ceux qui veulent s'en construire un et qui veulent un arceau forgé, suffit de demander.
Il faudra ensuite le fixer à environ 1/4 ou 1/5 de la longueur du banc.

Ce qui est sûr, c'est que ce banc étau va me faire gagner un temps fou dans plein de domaines.
Et puis, on a même le droit de s'asseoir dessus.
Allez, bon vent !